Perdre son temps ou son argent ?
Revue Pour la Science
"Le temps, c’est de l’argent. " Cette phrase de Benjamin Franklin, l’un des pères de la déclaration d’indépendance des États-Unis, se prête à plusieurs interprétations.
L'article:
Perdre son temps ou son argent ?
"Le temps, c’est de l’argent. " Cette phrase de Benjamin Franklin, l’un des pères de la déclaration d’indépendance des États-Unis, se prête à plusieurs interprétations.
Elle signifie peut-être que le temps, comme l’argent, ne doit pas être gaspillé et que chacun doit utiliser le sien à bon escient. Plus pragmatiquement, elle sous-entend que le temps peut avoir une valeur monétaire, telle une heure de travail. Si cette dernière affirmation semble de bon sens, une étude réalisée par Erica Mina Okada, à l’Université de Washington, et Stephen Hoch, à l’Université de Pennsylvanie, montre que la perception de la valeur du temps est ambiguë. Les chercheurs ont constaté que l’on a beaucoup moins de difficultés à se représenter la valeur d’une somme d’argent, au sens de ce qu’elle permet de réaliser, que la valeur d’une « quantité » de temps.
Pour parvenir à cette conclusion, ces spécialistes du marketing ont proposé à 160 personnes des situations virtuelles, où ils devaient payer un service ou un bien soit directement avec de l’argent, soit avec une fraction de leur temps. Participants et expérimentateurs avaient admis au préalable que quatre heures de travail de saisie de données équivalaient à 45 euros. Après analyse de la situation, les sujets testés devaient répondre à un questionnaire précis.
L’un des scénarios, par exemple, leur propose de se mettre dans la peau d’une personne se rendant au restaurant pour dîner en compagnie d’un ami. Dans un premier cas, le règlement de l’addition se fait avec de l’argent liquide, dans un second, les personnes achètent le droit d’aller dîner en donnant de leur temps. Deux situations sont alors possibles : soit la soirée est une réussite (la nourriture est excellente, le service irréprochable, la table bien placée…), soit c’est un fiasco. Après quoi, les personnes interrogées doivent évaluer leur degré de satisfaction ou de mécontentement, selon qu’ils ont payé avec de l’argent ou avec du temps.
Que ce soit une soirée au restaurant ou une paire de chaussures de sport, les résultats de l’enquête sont les mêmes : les personnes interrogées préfèrent perdre leur temps que leur argent. Inversement, elles préfèrent davantage en avoir pour leur argent que « pour leur temps ». Ainsi, le degré de satisfaction est plus intense pour des personnes ayant passé une bonne soirée payée en argent que si elles ont payé en temps. De même, l’effet négatif d’une mauvaise soirée est atténué si la monnaie d’échange se compte en minutes. La même tendance se répète avec d’autres types de situations. Par exemple, des personnes jouant à la loterie prennent plus facilement de gros risques si la mise est comptée en temps.
L’explication du phénomène tiendrait au fait que la plupart des transactions entre les personnes se font par le biais de l’argent, et que l’on est habitué à considérer l’argent comme une monnaie d’échange, mais pas le temps. Un autre critère distingue le temps et l’argent : on peut épargner de l’argent... pas le temps. Et pourtant on peut aussi bien perdre son temps... que son argent !
C'est un peu normal. Nous avons tous une somme d'argent limitée(mis à part les personnes très riches) alors que proportionnellement, nous avons bcp de temps.(jusqu'à sa mort)
De plus, il faut distinguer le temps qui produit de l'argent(travail) et celui qui ne produit pas de valeur monétaire.(que j'appelerai temps vide)
Ainsi quelqu'un qui a le choix, préfère perdre du temps vide(illimité) que de l'argent (limité).
C'est simplement une question de bon sens.
Posted by: John | April 09, 2005 at 10:37 AM