Ce livre est devenu une star des blogs et c'est peut-être parce que la paresse est la vraie richesse.
Pourquoi ne pas créer une start-up de la paresse avec Albert Cosseri au conseil d'administration ? ;-)
On en a parlé là et là notamment.
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Pour l'instant ce ne sont que des articles mais on entre dans la phase de réflexion sur le livre lui-même ;-)
Un bon article dans les echos
Quand « Bonjour paresse » révèle notre schizophrénie de HERVÉ SÉRIEYX
Chez les professionnels des sciences humaines, on trouve souvent des experts du « crachat dans la soupe ». Ainsi, à la fin des années 1980, le sociologue Michel Villette vidait ses aigreurs dans un pamphlet brillant, « L'homme qui croyait au management », où il ridiculisait à plaisir l'entreprise qui l'avait nourri, Euréquip et tournait joyeusement en dérision ceux de ses collègues qui lui avaient appris un métier de conseil qui allait lui mettre durablement le pied à l'étrier. Aujourd'hui, la psychanalyste Corinne Maier brocarde à son tour avec jubilation les travers d'EDF où elle est salariée à mi-temps et encourage ses petits camarades de travail à en faire le moins possible pour que l'électricité nous coûte un maximum.
Comme Corinne Maier a du talent, son livre (« Bonjour paresse, de l'art et de la nécessité d'en faire le moins possible en entreprise », aux éditions Michalon) fait mouche. Comme les entreprises n'aiment pas être tournées en dérision par ceux qu'elles rémunèrent, elles risquent d'être encore plus réticentes devant des candidatures de type « sciences humaines », mais l'auteur parait se soucier fort peu du tort qu'elle cause à sa corporation. Seule semblait visiblement la surprendre la perspective de son propre licenciement qu'elle avait pourtant sciemment provoquée, avant que la direction d'EDF ne renonce à la sanctionner. Décidément, le talent peut s'accommoder d'une certaine dose d'irresponsabilité !
Cela dit, le livre de Corinne Maier oblige à poser un certain nombre de questions pertinentes qui rendent cet ouvrage finalement très utile. Citons certaines d'entre elles.
Si les entreprises constituent des collectivités si grotesques que la seule attitude digne de ceux qu'elles réunissent reste la désobéissance passive, quelle autre solution devons nous inventer pour que nous puissions disposer de tous ces produits - kilowatts, vêtements, plats cuisinés, papier toilette... - dont tous les citoyens, y compris les psychanalystes, semblent considérer qu'ils sont indispensables à la qualité de leur vie ? L'économie administrée et le Gosplan ayant montré leurs limites, peut-être faut-il regarder avec plus d'attention l'économie sociale et les organisations coopératives. Après tout, au Québec, le mouvement coopératif Desjardins satisfait avec efficacité à une bonne part des besoins en produits du territoire.
Toutefois, si l'on considère que l'entreprise traditionnelle libérale répond convenablement aux attentes des consommateurs, c'est son mode de fonctionnement actuel qui semble devoir être mis en question. De longues études et des diplômes à tiroirs sont-ils vraiment nécessaires pour tenir les multiples postes de direction ou de management que requiert la conduite de ce type de firmes ? Après tout, seule la conception de produits sophistiqués (avions, médicaments, aliments élaborés) exige des professionnels hyperformés. Diriger ne suppose que des petites cellules grises bien en place, du flair, du réalisme, du pragmatisme et du courage, rien qui renvoie à un Ph.D., Polytechnique ou l'ENA. Fabriquer est une technique d'ingénieur des Arts et Métiers. Vendre est une question de feeling, d'écoute et de conviction. Manager, une affaire de relations aux autres. A l'évidence, une bonne part du « mal vivre » dans nos entreprises vient de ce que la très française hiérarchie des diplômes a été transposée dans la pyramide des postes, et que des surdiplômés du compliqué (technique, juridique, comptable, économique...) se retrouvent dans des postes de management du complexe (c'est-à-dire de relation au flou, au contradictoire, au paradoxal, à l'humain, au vivant) auxquels rien ne les a préparés. Et, naturellement, ces managers s'y révèlent parfois dérisoires.
En fait, le livre de Corinne Maier pose le problème de l'inévitable mutation du fonctionnement des entreprises dans un climat économique marqué par l'accroissement de la compétition mondiale, par la démotivation de générations que trop de discours sur la nécessaire mobilisation de tous dans l'entreprise ont échaudées alors qu'elles se sentent souvent dupées (directement ou via leurs parents ratiboisés par des plans sociaux inattendus), par la multiplication de concentrations capitalistiques, de délocalisations et d'externalisations liées souvent à de simples exigences de retour sur capitaux investis et par la trop grande omniprésence de dirigeants et de managers dépourvus de toute compétence humaine, c'est-à-dire de l'essentiel des compétences qu'on est en droit d'attendre de dirigeants et de managers.
Décidément, si « Bonjour paresse » peut sembler quelque peu sommaire, surtout quand il se moque du jargon des responsables d'entreprise (celui des médecins, des notaires, des juges ou des psychanalystes est-il moins ridicule ?), ce pamphlet nous oblige à nous poser la question d'une société qui ne sait plus se passer des biens qu'elle propose mais qui apprécie de moins en moins la façon dont elle les produit et les processus qui permettent à chaque individu de se les approprier. Apprendre à triompher de cette schizophrénie sociale pourrait bien être un des défis essentiels des années qui viennent.
HERVÉ SÉRIEYX est ancien délégué interministériel à l'insertion des jeunes
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Posted by: Elizabeth Albrycht | September 18, 2004 at 10:20 AM
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Posted by: Pierre | September 18, 2004 at 11:05 AM